Billet d’humeur à propos de l’article de Gh. G.
paru dans le Dauphiné Libéré le 29 avril 2012 concernant notre Journée de formation Sécurité motard
Il y a des jours où on ferait mieux de rester couché ! C’est ce que je me suis dit en finissant de lire l’article de Gh. G. à propos de notre Journée de formation.
Je passe sur le titre qui associe « dangers » et « moto », on sent l’impartialité, c’est sûr ! Cela doit être ma formation au permis A qui a dû me rendre paranoïaque !
Pour commencer, des chiffres : c’est parti pour quelques statistiques morbides, histoire de justifier la « machine répressive » et de faire accepter la culpabilisation des conducteurs.
A mon tour (avec l’aide du Manifeste) : nous représentons aujourd’hui le quart des tués de la route, c’est vrai. Pourtant, selon les spécialistes de la sécurité routière et les constats des assureurs, les usagers des 2RM ne sont majoritairement pas responsables des accidents dont ils sont toujours les victimes. Et oui, les accidents de motos sont d’abord des accidents de voitures puisque plus de la moitié d’entre eux est causée par l’inattention d’un automobiliste. C’est sûr que dit comme ça, c’est différent !
Gh. G. parle des conducteurs de motos sans en dissocier les cylindrées (on ne sait jamais, ça pourrait être intéressant…), ne remet surtout pas en cause les infrastructures (ne froissons personne, nos routes de Savoie sont tellement sures…). Par contre, « vitesse inadaptée » et défaut de maîtrise ne sont pas oubliés. Heureusement que les gendarmes sont toujours là pour « corriger » nos comportements ! Quelle vision étriquée ! Quel dommage surtout de véhiculer des idées pareilles, les motards d’un côté les bleus de l’autre, d’autant plus que le Capitaine Frédéric Brachet s’est investi personnellement dans cette journée de formation depuis trois ans avec un esprit d’ouverture et de tolérance qu’on souhaiterait à d’autres.
Force est de constater que Gh. G. s’est mal renseigné car si le Conseil Général, la Préfecture et la DIR participent (pour faire simple, c’est grâce à eux que cela coûte moins cher aux participants), cet évènement n’est pas réalisable sans nous, la FFMC 73, avec tous nos bénévoles ; nous qui nous occupons de la publicité, des inscriptions, d’une majorité de l’organisation, nous surtout qui sommes à l’initiative du projet ! Cette journée n’est pas réalisable non plus sans la moto école CM qui a signé la Charte AFDM pour une formation basée sur la prise de conscience des risques et une pédagogie positive, moto école toujours au rendez-vous avec ses moniteurs volontaires et ses motos et non celles de je ne sais quelle association.
Mais là, pas de citation, ni de la moto école, ni de notre coordinateur Norbert, pourtant toujours disponible pour exprimer et défendre nos idées.
Et là, je vous entends déjà les gars et les filles : « Te prends pas la tête, Sylvie ! Ce n’est pas la première fois qu’on veut nous faire passer pour des irresponsables et des fous du guidon ! »
ET BEN NON ! PAS D’ACCORD ! Pas d’accord, parce que c’est se moquer des bénévoles toujours motivés qui ont donné de leur temps ! Pas d’accord, parce que la veille, j’ai passé la journée à échanger avec des collégiens sur le partage de la route dans le cadre de l’ERJ ! Pas d’accord pour minimiser notre action, parce qu’à la FFMC, on se bat pour mieux analyser les causes des accidents, on s’intéresse à l’homéostasie du risque (plus on se sent en sécurité, plus on relâche sa vigilance), on se pose des questions, on essaie d’y répondre en faisant des propositions, en étant présent et actif sur le terrain. Mais surtout, on laisse tout le monde s’exprimer et donner son avis. Et là, pour le coup, la FFMC s’est fait zapper arbitrairement ! Cela me met en rage de voir quelle image simpliste est véhiculée par un article subjectif et surtout qui balaie le travail de prévention réalisé tout au long de l’année pour la FFMC73.
Alors oui, dans ce cas là, je suis motarde en colère même si en tant qu’adhérente militante, les C de citoyen et de constructif ne sont jamais bien loin.